Incontestablement, Sun Tzu préconise le pillage :
« Pillez en terrain de diligence. » (chapitre 11)
Nous pourrions penser, ex abrupto, que ce procédé est barbare et caduc. Certains exégètes historiques n’ont d’ailleurs pas manqué de contester ce précepte de Sun Tzu[1]. Pour autant, une simple étude des conflits contemporains nous montre qu’il est toujours bien appliqué dans nombre d’endroits du monde, que cela soit le fait de guérillas, d’insurrections ou de conflits plus symétriques. Nous verrons même qu’au sein des armées occidentales modernes, le concept de pillage peut toujours s’avérer d’actualité.
L’Art de la guerre expose deux raisons rendant nécessaire le recours au pillage : assurer sa logistique, et motiver ses hommes par l’autorisation de dépouiller l’adversaire.
Étudions d’abord la première justification :
« Qui est habile à conduire les armées ne procède jamais à deux levées consécutives ni n’a besoin de trois réquisitions de grains. Ses ressources propres lui suffisent et il puise ses vivres chez l’ennemi. C’est ainsi qu’il assure la subsistance de ses troupes. » (chapitre 2)
« On pourvoit aux besoins en nourriture des troupes en pillant les campagnes fertiles. » (chapitre 11)