Fin de l’aventure Sun Tzu France !

Merci à tous !

Après 10 ans d’existence (retrouvez notre tout premier article ici), notre blog d’étude tire sa révérence. Plusieurs centaines de billets postés, six ouvrages publiés, un fil Twitter de citations capitalisant plus de 10 000 abonnés, des articles, des conférences, et surtout des auteurs qui prennent la relève de l’étude française sur Sun Tzu… bref : nous pouvons sereinement nous retirer de la scène pour nous consacrer à d’autres projets.

Nous regrettons que la crise sanitaire, en annulant tous les grands rendez-vous littéraires de 2020 et 2021, ne nous ait pas permis de mettre en avant ce que nous considérons comme la consécration de notre travail : l’ouvrage Relire Sun Tzu. Tant pis !

Le blog sera à terme désactivé. Merci à tous pour votre soutien, vos questions et votre intérêt pour Sun Tzu !

Sun Tzu, père du renseignement militaire

Le renseignement d’origine humaine, seule possibilité du temps de Sun Tzu

Pour Sun Tzu, le renseignement militaire constituait la clé de voûte de la victoire : « Il est de règle, tant pour monter une attaque, s’emparer d’une ville ou assassiner un ennemi, de se renseigner au préalable sur l’identité du général responsable, des membres de sa suite, des chambellans, des portiers, des secrétaires, et de s’assurer que les espions en soient toujours parfaitement informés » (chapitre 13).

Cette affirmation du renseignement comme élément capital des opérations militaires n’a pourtant rien d’une évidence. Nous avions vu dans un précédent article que Sun Tzu et Clausewitz avaient deux visions radicalement opposées du renseignement. Sun Tzu, premier penseur de la guerre, se pose donc bien comme père du renseignement militaire.

Tout lecteur de L’Art de la guerre se souviendra, à n’en pas douter, du dernier chapitre, entièrement consacré aux espions. Pour Sun Tzu, l’usage des agents infiltrés en territoire ennemi relève en effet de l’obligation :

« Un prince avisé et un brillant capitaine sortent toujours victorieux de leurs campagnes et se couvrent d’une gloire qui éclipse leurs rivaux grâce à leur capacité de prévision. Or la prévision ne vient ni des esprits ni des dieux ; elle n’est pas tirée de l’analogie avec le passé pas plus qu’elle n’est le fruit des conjectures. Elle provient uniquement des renseignements obtenus auprès de ceux qui connaissent la situation de l’adversaire. » (Chapitre 13)

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L’édition française de L’Art de la guerre la plus prestigieuse

Une magnifique édition.

Une sublime édition de L’Art de la guerre (ou du moins son premier chapitre) vient de paraître. Vendue 1155,00 €, le tirage est limité à 153 exemplaires.

Le papier utilisé est de la fibre de murier Kozo du Népal. Le coffret est en bois gravé. Les illustrations sont l’œuvre de José San Martin et de Lam Chi Van. Les commentaires sont signés par l’historien Philippe Lamarque.

Cette œuvre – car il faut bien l’appeler ainsi – est à rapprocher de la version prestigieuse du traité créée par Victoria Jenssonnie en 2015. Une excellente idée de cadeau hors du commun !

Source de l’image : Editions Plaisirs du livre

The Ultimate Art of War

Une excellente analyse de L’Art de la guerre en anglais.

The Ultimate Art of War est un ouvrage britannique (non traduit) paru en 2019. Son auteur, Antony Cummins, a déjà à son actif de nombreuses publications sur les samouraïs et les ninjas.

Nous avons ici une lecture pas-à-pas de L’Art de la guerre, analysant le texte de façon linéaire. Le traité est découpé en une cinquantaine de parties, chacune d’elle livrant plusieurs « leçons » (235 au total).

Une section de l’ouvrage liste les différentes injonctions de Sun Tzu (à l’instar de notre recensement des 275 commandements de Sun Tzu), regroupées thématiquement sous les cinq facteurs de la supériorité exposés par Sun Tzu : la vertu, le climat, la topographie, le commandement et l’organisation. Un index – toujours bienvenu – conclut l’ouvrage.

La mise en page est agréable à lire, aérée et accompagnée de schémas visant à illustrer l’idée qu’ils adressent. La traduction du traité servant de support à l’étude est celle libre de droit de Lionel Giles (parue en 1910).

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Les arcanes de la pensée stratégique

Un ouvrage très intéressant de Jérôme Gabriel

Paru en juillet 2020, Sun Tzu – Les arcanes de la pensée stratégique se présente comme le premier livret d’une série que prévoit de publier Jérôme Gabriel sur « les cultures et les pratiques liées à l’intelligence économique ».

Cet opuscule de 77 pages est du même auteur que l’ouvrage Décryptage stratégique de la pensée de Sun Tzu chroniqué dans le précédent billet. Par rapport à ce dernier, cet opuscule offre une lecture différente du traité de Sun Tzu, non plus de façon linéaire, mais comme une succession d’idées illustrées par des citations de l’auteur (citations basées sur sa propre version du texte, recomposée à partir à partir de différentes traductions françaises et anglaises du traité. Les idées sont brièvement exposées (sous forme de notes plus que de texte structuré), complétées des citations afférentes du traité. La parution concomitante de ces deux ouvrages offre donc une lecture croisée vraiment intéressante du traité de Sun Tzu.

Le livret proposé se présente comme un carnet de notes (absence de phrases construites, alternance de style entre les différentes idées, nombreuses coquilles, etc.). Pour autant, l’effet est là : l’auteur expose sa lecture du traité de Sun Tzu. Le parti pris est de regrouper, pour chaque idée identifiée par l’auteur, l’intégralité des citations du traité relatives à cette idée. Un risque inhérent à cette exhaustivité est de donner l’impression au lecteur non averti que les idées les plus importantes sont celles recueillant le plus de citations afférentes, ce qui n’est pas le cas chez Sun Tzu.

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