Clausewitz et Sun Tzu

Une étude comparative des deux plus célèbres penseurs militaires

Clausewitz et Sun Tzu vient de paraître. Deuxième titre des éditions Amiot (après Wu Zixu, inspirateur de Sun Tzu), il s’agit là encore d’un recueil retravaillé des billets parus sur ce blog. Sans surprise, la thématique est ici une comparaison des systèmes de pensée de Clausewitz et de Sun Tzu. Ces deux mastodontes de la pensée militaire traitent de thématiques communes, mais en apportant des recommandations pouvant être en totale opposition. La mise en parallèle de leurs écrits respectifs permet ainsi de mieux appréhender l’essence même de leur système.

Après une réflexion sur la forme que présentent L’Art de la guerre et De la guerre, les deux œuvres phares de Sun Tzu et Clausewitz, l’étude détaille les principales différences existant entre chaque traité sur le plan des fondements de la stratégie (la guerre en tant qu’objet, son objectif) et sur une sélection de grandes thématiques militaires tels le renseignement, la logistique, ou même le rôle du chef.

Si vous avez apprécié les billets de ce blog, n’hésitez pas à vous en offrir la compilation remaniée et enrichie !

46 pages aux éditions Amiot. 5 € en version papier, 1 € en numérique.

Source de l’image : Couverture de l’auteur

Wu Zixu, inspirateur de Sun Tzu

Le tout premier ouvrage français consacré à Wu Zixu

Le tout premier ouvrage des éditions Amiot vient de paraitre. Il s’agit de la compilation retravaillée et enrichie des billets parus sur ce blog et consacrés à Wu Zixu.

Pour ceux qui n’auraient pas suivi ce cycle, retenons que Wu Zixu est un personnage relativement populaire en Chine, mais totalement méconnu en Occident. Des anciennes chroniques le présentent comme un compagnon de Sun Tzu[1] qui aurait rédigé plusieurs textes, dont un traité de stratégie. Ce traité était considéré par tous comme définitivement perdu, jusqu’à ce que des fouilles archéologiques en mettent miraculeusement au jour un exemplaire en 1983. Très endommagé, sa transcription en chinois moderne ne fut publiée qu’en 2003, sous le titre L’Art de la guerre, en écho au traité de stratégie de Sun Tzu. Cette formidable trouvaille apporta non seulement des éléments de contexte qui permirent de préciser la biographie de son auteur, mais également un éclairage nouveau dans la lecture de L’Art de la guerre de Sun Tzu. Le premier ayant très probablement servi d’inspiration au second.

De quoi parle Wu Zixu, inspirateur de Sun Tzu ?

Après un passage en revue de ce que nous savons du personnage de Wu Zixu, son traité est présenté, étudié, puis comparé avec celui de Sun Tzu. Les aspects politiques de la pensée de Wu Zixu sont également examinés. Enfin, une annexe reproduit le texte traduit en chinois moderne.

Le traitement de ce personnage, fort célèbre en Chine, est relativement inédit en France : s’il est bien possible de trouver quelques mentions de son nom dans des ouvrages spécialisés[2], son rapport avec Sun Tzu n’a en revanche jamais été évoqué. Au moment de la parution de la présente biographie de Wu Zixu, il n’existait même pas de page Wikipédia qui lui était consacrée !

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Naissance des éditions Amiot, consacrées à l’étude de L’Art de la guerre de Sun Tzu

Le site des éditions Amiot

Émanation de ce blog, les éditions Amiot sont un label visant à regrouper des écrits relatifs à Sun Tzu. Les ouvrages publiés seront, au moins dans un premier temps, le fruit d’une remise en forme thématique des billets rédigés sur ce blog. Les éditions sont cependant ouvertes aux auteurs tiers qui désireraient publier sur le sujet.

Comme nous l’avions exposé dans notre billet L’heure des confitures, Sun Tzu France est maintenant dans sa 5e année d’existence. Avec un rythme de production d’environ un billet tous les six jours, nous avons produit une grande quantité de matériels qui méritait d’être consolidée : une écriture parfois hâtive qui aurait nécessité d’être reprise, de nouvelles découvertes au fil de nos recherches, des billets épars sans fil directeur, tout cela devenait suffisamment mûr pour se voir retravaillé au sein d’ouvrages à l’exigence éditoriale plus élevée.

Après deux ouvrages publiés chez des éditeurs classiques (Sun Tzu en France aux éditions Nuvis et Qui suis-je ? Sun Tzu aux éditions Pardès, à paraître le 25 mai 2017), nous avons été attiré par les opportunités nouvellement offertes par l’évolution du numérique, et notamment l’impression à la demande. Cette dernière présente en effet de réels avantages : des délais de publication considérablement raccourcis, la possibilité de fixer le prix de vente au plus près du coût réel de production, et surtout l’assurance d’avoir une disponibilité nettement plus longue qu’avec un éditeur traditionnel qui met au pilon les invendus de votre livre une fois la période de promotion terminée (en général quelques années). Enfin, la disponibilité au format numérique (e-book) représentait pour nous un critère essentiel que malheureusement trop peu d’éditeurs offrent encore.

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Les Échecs et l’Art de la guerre

Une nouvelle transposition de L’art de la guerre

Les éditions Contre-Dires publient en ce mois d’avril 2017 la traduction française de Chess and the Art of War, d’Al Lawrence et Elshan Moradiabadi.

Ces mêmes éditions avaient fait paraitre l’année dernière un carnet de notes sur le thème de L’art de la guerre.

Le traducteur, Antonia Leibovici, reprend la traduction des citations de Sun Tzu qu’il avait réalisée pour la version de L’art de la guerre parue en 2011 aux Editions Guy Trédaniel (pour mémoire, les deux maisons d’éditions appartiennent au groupe Guy Trédaniel éditeur).

Comme la plupart des autres ouvrages prétendant transposer L’art de la guerre à un autre domaine que celui du conflit armé (cf. notre billet Trouve-t-on du conflit dans tous les domaines ?), il s’agit en réalité ici d’un plaquage, parfois très forcé, de préceptes de Sun Tzu à une technique déjà bien établie. Comme à l’accoutumée, nous ne nous prononcerons donc pas ici sur la valeur du texte du point de vue échiquéen, mais suntzéen.

Les auteurs – grands joueurs d’échecs – ont malheureusement sombré dans la facilité : il ne s’agit nullement de l’élaboration d’une stratégie à partir de la philosophie de L’art de la guerre, mais simplement de la correspondance entre une technique de jeu d’échecs et des citations glanées, parfois maladroitement, dans le traité chinois. Par exemple, « Un général qui comprend parfaitement les neuf variables [des tactiques] sait se servir de ses armées » se trouve traduit comme « il faut connaître les quatre tactiques échiquéennes basiques : la fourchette, le clouage, l’enfilage et le mat de la rangée du fond »…

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La ruse et la force

La ruse et la force, de J.-V. Holeindre

Billet inattendu : l’ouvrage dont il va être question ici ne parle quasiment pas de Sun Tzu. Mais il traite d’une des grandes thématiques suntzéennes : la ruse. Pourquoi, alors, Sun Tzu n’y est-il pas évoqué ? Parce que le sujet exact de l’ouvrage est l’histoire de la perception de la ruse en Occident.

Jean-Vincent Holeindre est directeur scientifique à l’IRSEM, l’Institut de Recherches Stratégique de l’École Militaire (le think tank du ministère français de la défense). Sur 464 pages, son ouvrage est une version retravaillée et enrichie d’une thèse soutenue en 2010. Le résultat est un texte limpide, grouillants de faits et d’analyses plus intéressantes les unes que les autres. Tout en se posant comme une somme sur le sujet, l’écriture reste de bout en bout très agréable, et la structure en chapitres bien circonscrits autorise un papillonnage au gré des centres d’intérêts de chacun.

Pas question ici de comparaison entre les modèles chinois et occidentaux, comme a pu le faire François Jullien dans son Traité de l’efficacité. Et pour cause : l’auteur cherche justement à déconstruire cette notion de « modèle occidental » dont la ruse serait exclue. La démonstration est clairement exposée : « Nous montrerons ce que la stratégie, dans le monde occidental, doit à la ruse, l’idée étant d’écrire sur la longue durée une histoire dialectique et généalogique de ses relations avec la force. Le choix d’une approche focalisée sur les sources « occidentales », plutôt qu’une histoire globale, connectée ou comparée, tient précisément aux enjeux épistémologiques de notre recherche : la thèse du modèle occidental de la guerre doit être contestée sur son terrain même, par le dépouillement de sources de première main. »

Tout au long de sa démonstration, chronologique, l’auteur utilise deux figures comme méthode paradigmatique[1] : Achille, qui doit ses victoires à sa seule force, et Ulysse, qui compense ses faiblesses par son intelligence et ses stratagèmes.

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