Le film L’art de la guerre a sa propre société d’effets spéciaux

Rive Wong et Richard Taylor

Rive Wong et Richard Taylor

Nous l’avions annoncé l’année dernière, le projet est toujours d’actualité : un film sur L’art de la guerre est en préparation. Le réalisateur sera le Chinois Hu Bo, dont la filmographie n’est guère sortie des frontières de l’Empire du Milieu.

Le Chinois Rive Wong, également inconnu chez nous, apparaît comme étant l’un des producteurs.

Le film sera réalisé en 3D. La partie technique sera confiée à une société créée pour l’occasion. Le néo-zélandais Richard Taylor, co-récompensé cinq fois aux Oscar pour ses effets spéciaux sur la trilogie du Seigneur des anneaux, a été de la partie dans cette création. Si l’on s’en tient aux informations de l’année dernière, les caméras 3D pourraient être fournies par James Cameron. Sous-entendu que la production est trop pauvre pour se payer son propre matériel ?…

Aucune date de sortie n’est pour l’heure annoncée, mais force est constater que de nouvelles informations se font jour, témoignant que le projet est toujours vivant.

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Qui parle ?

Quel est la personne censée nous délivrer les secrets de l'art de la guerre ?

Quel est la personne censée nous délivrer les secrets de l’art de la guerre ?

Ce billet se donne pour objectif d’étudier la source de la formulation des préceptes de Sun Tzu : comment ces derniers sont-ils exprimés ? Sous la forme directe ou indirecte ? Nous allons voir que L’art de la guerre mélange allègrement les styles, sans grand souci de cohérence ni d’homogénéité.

Pour commencer, nous pouvons constater que chacun des treize chapitres commence par la phrase « Maître Sun a dit : ». Toutefois, il s’agit du seul endroit du traité où Sun Tzu se nomme directement, parlant de lui à la troisième personne.

A six endroits du traité, le « je » est employé pour annoncer un précepte, comme dans ces deux exemples :

« C’est pourquoi je dis : on peut connaître les moyens de la victoire sans nécessairement l’obtenir. » (chapitre 4)

« Si on me demande : « Que doit-on faire au cas où l’ennemi fond sur vous avec des troupes nombreuses et en bon ordre ? », je répondrai : « II suffit d’attaquer ce à quoi il tient, pour qu’il vous mange dans la main. » » (chapitre 11)

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Sun Tsu sens dessus dessous

Sun Tsu sens dessus dessous

Une interprétation française de L’art de la guerre parue en 2010

Nous allons ici présenter un livre paru en 2010 : Sun Tsu sens dessus dessous. Pourquoi en parler aujourd’hui ? Tout simplement parce que cet ouvrage avait échappé à notre recension de l’état de l’art concernant Sun Tzu en France. Il s’agit donc de réparer un oubli.

Paru chez InterEditions, Sun Tsu sens dessus dessous est un ouvrage de 304 pages dont l’ambition est de montrer comment « réussir les rencontres humaines non seulement dans la guerre, mais aussi dans la paix ». Le livre est français (il ne s’agit pas d’une traduction). L’auteure, Juliette Tournand, travaille dans le coaching d’entreprise. Coaching, donc conseils sur la gestion des conflits. Conflits, donc Sun Tzu.

La traduction de L’art de la guerre servant de référence pour l’étude est celle de Valérie Niquet, ce qui est une bonne chose. L’auteure se réfère en outre également aux traductions du père Amiot, de Tsai Chih Chung, de Samuel Griffith et de Jean Lévi pour picorer les éléments aptes à servir son propos.

Sous-titré « Un art de la paix » et paru dans la collection « Epanouissement » chez InterEditions (filiale « bien-être » des éditions Dunod), l’ouvrage à une tonalité indubitablement féminine. Il se rapproche en cela bien plus de L’art de la guerre pour les femmes de Chin-Ning Chu (cf. notre billet Pourquoi trouve-t-on autant de transpositions de L’art de la guerre ?) que de L’art de la paix de Philip Dunn (dont le principe était de proposer une traduction alternative de L’art de la guerre en jouant sur la polysémie des caractères chinois ; cf. notre billet Pourquoi le texte original de L’art de la guerre était-il cryptique ?)

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Du succès des citations de Sun Tzu

L'art de la guerre, un réservoir de citations

L’art de la guerre, un réservoir de citations

Les citations issues de L’art de la guerre rencontrent un véritable succès. En témoigne la croissance ininterrompue du fil Twitter Sun Tzu Dit, qui vient de franchir la barre des 500 abonnés après seulement un an d’existence. Son homologue américain, Sun Tzu Daily, ouvert deux ans plus tôt, revendique déjà quant à lui plus de 7000 abonnés. Pourquoi un tel attrait ?

Force est d’abord de constater que si les offres de citations quotidiennes abondent, nous n’en avons trouvé aucune qui soit spécifiquement dédiée à un auteur unique (excepté pour les hommes politiques vivants…). Non seulement parmi les stratèges, mais également parmi les philosophes : personne d’autre que Sun Tzu ne semble trouver un écho quotidien à ses aphorismes sur la toile. Chose plus troublante encore : les écrits de Sun Tzu font en tout et pour tout 40 pages. Il nous a pourtant été possible d’en retirer près de 350 citations « tweetables » !

Comment expliquer cette situation ?

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Patton a-t-il lu Sun Tzu ?

Patton en 1919 (ou 1920)

Patton en 1919 (ou 1920)

Après Napoléon, Mao et de Gaulle, intéressons-nous aujourd’hui au cas de l’exceptionnel Patton, général américain incontournable de la seconde guerre mondiale, réputé pour son caractère… tranché, mais aussi sa très grande culture militaire (francophone, il lisait également les œuvres classiques grecques et latines dans le texte…).

Patton, donc, a-t-il lu Sun Tzu ? La réponse est oui, avec certitude :

De retour de France depuis mars 1919, George Smith Patton, âgé de 33 ans, est affecté à Camp Meade dans le Maryland. Il voyage beaucoup durant cette année, et assure différentes missions, dont la participation à l’écriture d’un manuel sur l’emploi des chars en opérations. Mais surtout, le commandant[1] Patton prend le temps de lire 45 pages dactylographiées qu’il avait ramenées d’Europe : la traduction anglaise de L’art de la guerre, réalisée par le Britannique Lionel Giles en 1910. Lors de sa lecture, il annote les maximes de Sun Tzu. Il relève notamment la pertinence de ces trois-là :

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