Pourquoi L’art de la guerre connait-il un tel succès auprès du monde civil ? La réponse à cette question n’est pas si simple qu’il y parait. Il n’existe en effet pas de critère unique qui permettrait d’expliquer cette bonne fortune. Nous avons toutefois identifié quelques facteurs qui nous paraissent susceptibles d’expliquer cette situation. Aucun n’est autosuffisant. Mais ensemble, ils participent peut-être de l’alchimie qui rend Sun Tzu si populaire.
- L’ancienneté
Cette caractéristique, sublimée par la reconnaissance de « plus ancien traité de stratégie », peut rapidement s’entendre comme gage de « vérité intemporelle ».
- La brièveté
Le texte seul de L’art de la guerre ne fait que 40 pages. Cette concision est totalement en phase avec les comportements de notre époque, qui y regardent à deux fois avant de s’attaquer à un pavé comme le De la guerre de Clausewitz.
- Le style superficiel
L’art de la guerre a un style d’apparence superficiel : succession d’injonctions claires et simples, concises, sans longs développements, il en ressort une sensation d’accessibilité bien supérieure aux traités de Machiavel ou Guibert, moins dépouillés.
Pour preuve, le nombre de maximes tweetables et porteuses de sens que nous avons extraites des 40 pages du traité : plus de la moitié des propos de Sun Tzu sont tweetables, c’est-à-dire qu’ils constituent des maximes autoporteuses de moins de 140 signes. Les 337 préceptes que nous avons sélectionnés représentent un total de 5506 mots, sur les 9668 qui composent L’art de la guerre. Pourrait-on envisager un tel ratio avec les 800 pages du De la guerre de Clausewitz ? Combien de maximes feraient d’ailleurs moins de 140 caractères ?…
Ce style affirmatif (quasiment pas démonstratif, ou alors très brièvement) rend dès lors aisée la transposition de ses préceptes à n’importe quelle discipline. Continuer la lecture