Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Sun Tzu se montre très frileux quant à la prise de risque au cours des batailles. Certains de ses commandements pourraient même être perçus comme des injonctions à l’immobilisme :
« On ne poursuit pas une armée dont la retraite est simulée ; […] on ne gobe pas l’appât que l’adversaire vous tend. » (chapitre 7)
Un général qui voudrait appliquer scrupuleusement cette maxime de Sun Tzu pourrait rapidement se retrouver totalement paralysé, redoutant toujours une ruse de l’adversaire. Jamais en effet il ne possèdera tout le renseignement lui permettant à coup sûr d’évaluer la position, la force et les intentions de l’adversaire. Ou alors quand il les aura, il sera trop tard…
Nous observons de même que le courage et l’audace ne semblent pas faire partie des qualités nécessaires au général :
« Le commandement dépend de la perspicacité, de l’impartialité, de l’humanité, de la résolution et de la sévérité du général. » (chapitre 1)
A un seul endroit de son traité, Sun Tzu évoque la prise de risque :
« Un général avisé prend toujours en compte, dans ses supputations, tant les avantages que les inconvénients d’une option. Il voit les profits et peut tenter des entreprises ; il ne néglige pas les risques et évite les désagréments. » (chapitre 8)