En 1988, la première traduction directement du chinois au français depuis le père Amiot (et même la toute première de l’Histoire, puisque le jésuite se basait en réalité sur un texte en mandchou…) vit le jour aux éditions Economica sous la plume de Valérie Niquet. Si cette dernière conserva bien le titre « L’art de la guerre », elle opta cependant pour la transcription pinyin[1] « Sun Zi ».
Probablement saluée par les militaires[2], cette traduction sembla en revanche avoir été vivement critiquée par les sinologues[3]. Il est vrai que le propos de Sun Tzu en devenait parfois relativement inintelligible. A la décharge de Valérie Niquet, il convient toutefois de rappeler que ce travail fut la seule traduction directe du chinois disponible pendant plus de dix ans ; les sinologues eurent donc largement le temps de s’épancher sur les imperfections de cette toute première traduction. En 1999, Valérie Niquet corrigea dans une nouvelle édition nombre des erreurs qui lui avaient été reprochées ; elle parfera son travail en 2012 à travers une troisième édition (Cf. la deuxième note de notre billet Combien de versions françaises différentes ?).
Les dix années suivantes furent alors marquées par les reproductions de traductions déjà existantes.