Nous avons rassemblé dans ce dixième et dernier billet consacré à l’étude comparative des systèmes de Clausewitz et Sun Tzu quelques idées sans grands liens entre elles, mais pour lesquelles nous n’avions pas suffisamment de matière nous permettant d’en faire des billets complets. Du vrac, donc !…
Les deux stratèges diffèrent dans le concept-clé de Clausewitz nommé « centre de gravité ». Pour le stratège prussien, ce dernier est unique et constant. Pour Sun Tzu au contraire, il est pluriel et versatile. Nous avons développé ce sujet dans notre billet Du modelage de l’ennemi où, à travers l’image du boxeur, nous illustrions bien toute la différence entre la théorie clausewitzienne et celle suntzéenne.
Pour les deux stratèges, le rapport de force se crée fondamentalement et de manière instable et délicate dans le rapport affectif du peuple et du souverain, ainsi que du peuple sous les armes et du commandement militaire, rapports qui dans un camp (plus que dans l’autre) permettent, le moment venu, de demander à la population un effort exceptionnel. Les formulations sont dans la forme très différentes, mais l’idée reste la même. Notons toutefois que si Clausewitz s’attarde beaucoup sur l’importance des forces morales, il ne les traite que pour son propre camp et n’envisage pas la possibilité, comme le fait Sun Tzu, de chercher à affaiblir celles de l’ennemi.