Sun Tzu est-il le véritable auteur de L’art de la guerre ?

Qui a écrit L’art de la guerre ?

L’étude de la structure de L’art de la guerre laisse très sceptique quant à la possibilité que le traité ait pu être écrit d’un bloc par un auteur unique.

Comme le fait remarquer le groupe Denma[1], le premier chapitre, le seul adressé au souverain plutôt qu’au général, semble avoir été ajouté le dernier, en au moins deux étapes identifiables. Il se peut que les textes les plus anciens soient ceux qui constituent les chapitres 8 à 11, qui se caractérisent par des topologies et des listes de terrains, et non, comme dans les chapitres précédents, par des passages conceptuellement sophistiqués. Toutefois, les contenus de tous les chapitres sont si profondément mélangés qu’il est impossible de clairement distinguer des strates successives.

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Il n’y a pas que les livres papier !

Une version du père Amiot vendue 10 euros…

Le livre papier « conventionnel » n’est pas le seul support sur lequel figure L’art de la guerre. Si nous avons précédemment étudié le cas de la bande dessinée, le traité de Sun Tzu peut également se trouver sous forme numérique et sous forme audio. Aucune vidéo ne propose pour l’heure de lecture du traité en français.

Concernant les livres audio, tous sont payants et tous reposent sur la version de l’Impensé radical[1]. Nous l’avons dit, cette version dénature trop les propos de Sun Tzu, contribuant à donner une fausse idée de l’œuvre. Il est donc regrettable d’avoir à conclure que le support audio n’est pour l’heure pas à même d’offrir une vision (ou plutôt une écoute…) correcte du traité de Sun Tzu.

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Sun Tzu est-il un théoricien de la non-guerre ?

La non-violence est-elle possible ?

Une idée communément véhiculée est que Sun Tzu serait un chantre de l’absence de bataille, voire de la non-violence. Il est vrai que certaines de ses maximes semblent aller en ce sens :

« Le grand capitaine soumet les armées sans combat. » (chapitre 3)

ou :

« Remporter cent victoires après cent batailles n’est pas le plus habile. Le plus habile consiste à vaincre l’ennemi sans combat. » (chapitre 3, traduction du groupe Denma)

Mais Sun Tzu prône-t-il réellement de ne pas combattre ?

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Sun Tzu sur les écrans

Une référence directe au traité de Sun Tzu

En dépit d’une indéniable présence de Sun Tzu dans la culture populaire, force est pourtant de constater que L’art de la guerre est relativement absent des écrans.

Certes, on le trouve bien cité deux fois dans le Wall Street d’Oliver Stone, datant de 1987. Il donne également son titre à un film d’action avec Wesley Snipes ; deux suites verront d’ailleurs le jour[1]. Mais c’est tout pour les écrans de cinéma.

A la télévision, Sun Tzu est bien sporadiquement cité par le personnage principal de la série Les Sopranos (commencée en 1999), mais il s’agit de l’unique référence que nous avons pu identifier.

Et nous avons fait le tour ! Et encore, nous n’avons à chaque fois-là que de traductions françaises de productions américaines : rien qui ne soit véritablement français.

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Sun Tzu, une icône de la culture pop ?

Un tag urbain citant Sun Tzu

Le nom de Sun Tzu peut désormais réellement être considéré comme faisant partie de la culture populaire française. Outre les déclinaisons en bandes dessinées, Sun Tzu est ainsi présent aussi bien sur des tags urbains (Cf. illustration ci-contre) que dans des chansons de rap[1]. L’art de la guerre est cité dans des films et fait même l’objet de jeux (nous reviendrons sur ces supports dans de prochains billets).

Un indicateur intéressant de la popularité de Sun Tzu en France nous paraît être le nombre de fausses citations qu’on lui attribue. Il s’en trouve partout : sur Internet bien sûr (« Une foule ne fait pas une armée, un tas de briques, un mur. », site Zone militarisée), dans des revues (« Une attaque peut manquer d’ingéniosité, mais il faut qu’elle soit menée à la vitesse de l’éclair. », Casus Belli de 1988[2]), voire dans des publications officielles militaires ! (« L’affaiblissement ou l’élimination d’un adversaire est possible grâce à un usage habile d’une rumeur ponctuelle ou répétitive savamment diffusée. », Les cahiers du CESAT[3]).

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