L’édition française de L’Art de la guerre la plus prestigieuse

Une magnifique édition.

Une sublime édition de L’Art de la guerre (ou du moins son premier chapitre) vient de paraître. Vendue 1155,00 €, le tirage est limité à 153 exemplaires.

Le papier utilisé est de la fibre de murier Kozo du Népal. Le coffret est en bois gravé. Les illustrations sont l’œuvre de José San Martin et de Lam Chi Van. Les commentaires sont signés par l’historien Philippe Lamarque.

Cette œuvre – car il faut bien l’appeler ainsi – est à rapprocher de la version prestigieuse du traité créée par Victoria Jenssonnie en 2015. Une excellente idée de cadeau hors du commun !

Source de l’image : Editions Plaisirs du livre

The Ultimate Art of War

Une excellente analyse de L’Art de la guerre en anglais.

The Ultimate Art of War est un ouvrage britannique (non traduit) paru en 2019. Son auteur, Antony Cummins, a déjà à son actif de nombreuses publications sur les samouraïs et les ninjas.

Nous avons ici une lecture pas-à-pas de L’Art de la guerre, analysant le texte de façon linéaire. Le traité est découpé en une cinquantaine de parties, chacune d’elle livrant plusieurs « leçons » (235 au total).

Une section de l’ouvrage liste les différentes injonctions de Sun Tzu (à l’instar de notre recensement des 275 commandements de Sun Tzu), regroupées thématiquement sous les cinq facteurs de la supériorité exposés par Sun Tzu : la vertu, le climat, la topographie, le commandement et l’organisation. Un index – toujours bienvenu – conclut l’ouvrage.

La mise en page est agréable à lire, aérée et accompagnée de schémas visant à illustrer l’idée qu’ils adressent. La traduction du traité servant de support à l’étude est celle libre de droit de Lionel Giles (parue en 1910).

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Les arcanes de la pensée stratégique

Un ouvrage très intéressant de Jérôme Gabriel

Paru en juillet 2020, Sun Tzu – Les arcanes de la pensée stratégique se présente comme le premier livret d’une série que prévoit de publier Jérôme Gabriel sur « les cultures et les pratiques liées à l’intelligence économique ».

Cet opuscule de 77 pages est du même auteur que l’ouvrage Décryptage stratégique de la pensée de Sun Tzu chroniqué dans le précédent billet. Par rapport à ce dernier, cet opuscule offre une lecture différente du traité de Sun Tzu, non plus de façon linéaire, mais comme une succession d’idées illustrées par des citations de l’auteur (citations basées sur sa propre version du texte, recomposée à partir à partir de différentes traductions françaises et anglaises du traité. Les idées sont brièvement exposées (sous forme de notes plus que de texte structuré), complétées des citations afférentes du traité. La parution concomitante de ces deux ouvrages offre donc une lecture croisée vraiment intéressante du traité de Sun Tzu.

Le livret proposé se présente comme un carnet de notes (absence de phrases construites, alternance de style entre les différentes idées, nombreuses coquilles, etc.). Pour autant, l’effet est là : l’auteur expose sa lecture du traité de Sun Tzu. Le parti pris est de regrouper, pour chaque idée identifiée par l’auteur, l’intégralité des citations du traité relatives à cette idée. Un risque inhérent à cette exhaustivité est de donner l’impression au lecteur non averti que les idées les plus importantes sont celles recueillant le plus de citations afférentes, ce qui n’est pas le cas chez Sun Tzu.

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Relire Sun Tzu

Notre commentaire de L’Art de la guerre

Qui n’a jamais remarqué l’un des ouvrages appliquant Sun Tzu aux disciplines les plus inattendues ? Sans parler des adaptations au monde de l’entreprise ? Pourtant, il n’existe aucun ouvrage français étudiant L’Art de la guerre d’un point de vue strictement militaire ! Quelques livres ont bien été écrits en langue anglaise sur le sujet, mais ils se comptent sur les doigts d’une main. Cette situation est relativement paradoxale, d’autant plus si l’on considère que depuis les années 1970, période où Sun Tzu a réellement été découvert en France, le De la guerre de Clausewitz a, lui, fait l’objet de plus de 150 parutions françaises.

C’est donc face à ce terrain relativement vierge que le désir nous est venu de construire notre propre étude de cet incontournable classique de la littérature militaire qu’est L’Art de la guerre. S’agissant de la première en France – hors articles de spécialistes tels Jean Lévi ou Valérie Niquet – elle se donne pour humble objectif de défricher le terrain afin de permettre à tous ceux qui en constateront les faiblesses et les insuffisances de les dépasser.

La lecture propose une reformulation contemporaine des principes de Sun Tzu, à l’aune du vocabulaire moderne de la pensée militaire, vocabulaire qui s’est enrichi et affiné au fil des penseurs. À titre d’exemple, la notion de friction, introduite au XIXe siècle par Clausewitz et qui fait aujourd’hui partie du référentiel mental commun des militaires, n’était bien évidemment pas verbalisée par ce strict mot par Sun Tzu ; mais l’idée portée était bien prise en compte, et le stratège chinois livrait des conseils pour la gérer.

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Une nouvelle version de L’Art de la guerre en bande dessinée

Un « roman graphique » plus qu’une bande dessinée

Les éditions Trédaniel sont décidément d’une grande prolixité concernant Sun Tzu. Après Les sept traités de l’art militaire de la Chine Ancienne parus en décembre dernier, une traduction d’une adaptation en bande dessinée de L’Art de la guerre voit aujourd’hui le jour.

Le texte introductif est bref mais correct. Regrettons toutefois qu’il donne les dates légendaires de la vie de Sun Tzu, sans mise en garde sur leur faible réalité historique. Point notable de cette introduction : elle est remarquable d’humilité concernant la qualité de la traduction livrée (qui « s’inspire des traductions modernes »).

Le contenu du traité figure dans sa grande majorité ; seules certaines maximes sont omises. Le tout est enrobé dans l’histoire d’un maitre enseignant le traité de Sun Tzu à son disciple. Ce procédé fournit l’occasion d’apporter quelques commentaires et éclairages sur le texte.

Point majeur : nous déplorons que l’illustrateur ait fait le choix d’un « roman graphique » et non d’une réelle bande dessinée. En effet, les dessins cherchent à représenter de – trop – grandes portions de texte, et nombre d’idées non illustrées peuvent ainsi ne pas être facilement appréhendées car contenues dans une image sans rapport avec leur propos. Continuer la lecture