Sun Tzu prône-t-il la prise de risque ?

« Qui ose gagne » : La devise du 1er RPIMa

« Qui ose gagne » : La devise du 1er RPIMa

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Sun Tzu se montre très frileux quant à la prise de risque au cours des batailles. Certains de ses commandements pourraient même être perçus comme des injonctions à l’immobilisme :

« On ne poursuit pas une armée dont la retraite est simulée ; […] on ne gobe pas l’appât que l’adversaire vous tend. » (chapitre 7)

Un général qui voudrait appliquer scrupuleusement cette maxime de Sun Tzu pourrait rapidement se retrouver totalement paralysé, redoutant toujours une ruse de l’adversaire. Jamais en effet il ne possèdera tout le renseignement lui permettant à coup sûr d’évaluer la position, la force et les intentions de l’adversaire. Ou alors quand il les aura, il sera trop tard…

Nous observons de même que le courage et l’audace ne semblent pas faire partie des qualités nécessaires au général :

« Le commandement dépend de la perspicacité, de l’impartialité, de l’humanité, de la résolution et de la sévérité du général. » (chapitre 1)

A un seul endroit de son traité, Sun Tzu évoque la prise de risque :

« Un général avisé prend toujours en compte, dans ses supputations, tant les avantages que les inconvénients d’une option. Il voit les profits et peut tenter des entreprises ; il ne néglige pas les risques et évite les désagréments. » (chapitre 8)

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De l’initiative

Une représentation de l'initiative dans L'art de la culture du parc de Guangrao (Chine, province de Shandong)

Une sculpture représentant l’initiative dans L’art de la guerre au parc de Guangrao (Chine, province de Shandong)

L’initiative est un des principes de la guerre[1]. Sun Tzu l’avait parfaitement compris, sans toutefois le formaliser clairement. Le mot « initiative » n’est en effet employé que deux fois dans le traité, et encore de façon presque périphérique :

« On a suppléé à la voix par le tambour et les cloches ; à l’œil par les étendards et les guidons. Signaux sonores et visuels étant perçus par tous, ils permettent de souder les mouvements des troupes en un seul corps, si bien que les braves ne se ruent pas seuls à l’assaut sans en avoir reçu l’ordre et les pleutres ne battent pas en retraite de leur propre initiative. » (chapitre 7)

« On appelle neutralisant un lieu où aucune des deux parties n’a intérêt à prendre l’initiative. » (chapitre 10)

Si le mot n’est pas explicitement employé, l’idée est cependant bien présente :

« [Il faut] profiter de la moindre opportunité pour emporter l’avantage. »[2] (chapitre 1)

« Attaquez là où [l’ennemi] ne vous attend pas ; surgissez toujours à l’improviste. » (chapitre 1)

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