Une nouvelle version de L’Art de la guerre en bande dessinée

Un « roman graphique » plus qu’une bande dessinée

Les éditions Trédaniel sont décidément d’une grande prolixité concernant Sun Tzu. Après Les sept traités de l’art militaire de la Chine Ancienne parus en décembre dernier, une traduction d’une adaptation en bande dessinée de L’Art de la guerre voit aujourd’hui le jour.

Le texte introductif est bref mais correct. Regrettons toutefois qu’il donne les dates légendaires de la vie de Sun Tzu, sans mise en garde sur leur faible réalité historique. Point notable de cette introduction : elle est remarquable d’humilité concernant la qualité de la traduction livrée (qui « s’inspire des traductions modernes »).

Le contenu du traité figure dans sa grande majorité ; seules certaines maximes sont omises. Le tout est enrobé dans l’histoire d’un maitre enseignant le traité de Sun Tzu à son disciple. Ce procédé fournit l’occasion d’apporter quelques commentaires et éclairages sur le texte.

Point majeur : nous déplorons que l’illustrateur ait fait le choix d’un « roman graphique » et non d’une réelle bande dessinée. En effet, les dessins cherchent à représenter de – trop – grandes portions de texte, et nombre d’idées non illustrées peuvent ainsi ne pas être facilement appréhendées car contenues dans une image sans rapport avec leur propos. Continuer la lecture

L’art de la guerre en bande dessinée

L’art de la guerre en BD de Wang Xuanming

Si la bande dessinée n’est aujourd’hui plus cantonnée au rôle de divertissement pour enfants et est reconnue comme pouvant être un vecteur sérieux et artistique de transmission d’une histoire, il n’y a en revanche rien d’évident à ce que la transposition d’un traité militaire puisse tirer bénéfice de ce support. Sur les trois versions existant actuellement en français, nous allons voir qu’une seule présente à nos yeux de l’intérêt.

L’art de la guerre a connu de très nombreuses adaptations en bandes dessinées dans les pays asiatiques, mais seules deux sont parvenues en France. Il s’agit de « manhuas », c’est-à-dire de bandes dessinées chinoises[1].

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