Les éditions numériques de L’art de la guerre

L'offre Kindle.

L’offre Kindle.

Aussi curieux que cela puisse paraitre, alors qu’il existe une vingtaine de traductions françaises du traité de Sun Tzu en version papier, il ne s’en trouve pratiquement qu’une unique en version numérique : celle libre de droits du Père Amiot (ou plutôt « théoriquement libre de droits », car comme nous l’avons vu dans le billet De l’imposture des traductions dites du père Amiot, la véritable version du père Amiot n’est quasiment jamais publiée : celles communément diffusées sont en réalité des textes dont le plus ancien remonte à 1948, et le plus récent à 2009 !)

En nous cantonnant aux e-books (version Kindle d’Amazon, iBooks d’Apple, ou Google Play de Google), il existe plusieurs dizaines de versions. Et quelques-unes de plus si l’on rajoute les PDF accessibles directement sur Internet. Mais à bien y regarder, si l’on ne rentre pas dans le détail de la version du père Amiot dont il s’agit, seule la couverture change à chaque fois !

Deux exceptions à ce tableau : une version pour iPad uniquement, basée sur la traduction de Valérie Niquet, et enrichie de vidéos de différentes personnalités contemporaines commentant le texte ; nous y avions consacré un billet complet. Et la traduction d’Alexis Lavis parue aux Presses du Châtelet sur Google Play. Pourquoi juste celle-là et pas les autres ? Mystère…

Enfin, il peut être intéressant de s’intéresser à l’écosystème des applications pour smartphones ou tablettes, qui proposent également des livres numériques, mais sous forme d’application. Là encore, l’unique choix est celui de la version du père Amiot…

Alors que le livre numérique a largement atteint sa maturité, il est surprenant de constater que L’art de la guerre soit passé à côté d’une édition numérique de qualité (la situation est toutefois encore pire lorsque si l’on cherche du Clausewitz). Cet état de fait est probablement dû à la méconnaissance généralisée de la piètre qualité de la traduction du père Amiot : les éditeurs ne se hasardent peut-être pas à la production numérique d’une traduction récente, vu le nombre de versions gratuites ou à très bas coût déjà disponibles en e-books, et un public non-averti qui n’est pas conscient des différences.

Source de l’image : capture d’écran de l’auteur

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